L’Œuvre de JEAN-NO est un oxymore, elle est construite sur un paradoxe que seul l’artiste sait, par une mystérieuse alchimie, sublimer.
D’une matière dense et dure, l’acier, JEAN-NO en tire des formes fluides et légères. De matériaux de rebut constitués par des pièces métalliques glanées chez le récupérateur de métaux, il les transforme en sculptures étincelantes, véritables bijoux d’acier facettés.
JEAN-NO est un vosgien. Il ne s’embarrasse pas de circonvolutions pour réaliser ses œuvres ou en parler. Il est franc, direct, sincère et authentique comme les montagnes qui l’ont vu naitre. Profondément humain, intègre et ouvert aux autres, il a su partager dans ses voyages ces valeurs qui le caractérisent à l’instar de ses créations.
Après un long cheminement, JEAN-NO a trouvé son inspiration auprès de grands sculpteurs et en premier lieu César.
C’est en découvrant ses œuvres soudées au Musée des Beaux-Arts de Nancy que JEAN-NO décide de se former aux techniques de la soudure pour créer ses sculptures métalliques.
Mais au-delà de César, l’on retrouve aussi dans ses créations des influences de « l’Homme qui marche » de Giacometti, ou encore concernant sa recherche sur la courbe et la fluidité les modèles d’Antoine Poncet ou d’Henry Moore. Les sculptures de JEAN-NO sont empreintes d’une recherche de la perfection et du raffinement de la forme tant dans ses œuvres abstraites qu’animalières, toujours structurées autour de deux caractéristiques essentielles.
Tout d’abord, l’utilisation de pièces recyclées : pour l’artiste celles-ci ont une âme.
Usagées, elles ont intégré par transfert un vécu utilitaire car les éléments de base des sculptures de JEAN-NO sont des boulons, des outils, des pièces mécaniques, des écrous… Ce sont tous ces vécus qui donnent un supplément symbolique aux œuvres, un peu comme des âmes qui transmigreraient d’un corps à un autre.
Ensuite, le travail par la soudure et la fusion du métal : souder ces pièces ensemble c’est créer un lien qui donne vie à une forme nouvelle et unique.
Amalgamer par la fusion : c’est revenir à la minéralité de la matière. Créer un amalgame, recommencer ce qui est créé au cœur de l’écorce terrestre, c’est redonner une dimension géologique à la matière. De la matière fusionnée, redevenue liquide, le refroidissement peu à peu va permettre de redonner forme et de renaître autrement.
La démarche du sculpteur est dès lors alchimique. Elle présente en son essence une dimension mystique, son Oeuvre visant à réconcilier les antagonismes pour sublimer des harmonies retrouvées. En démiurge JEAN-NO transmute la matière pour créer sa pierre philosophale : des sculptures qui nous incitent à la méditation.
Cedric le Borgne
Gérant d’ARS ESSENTIA, Galerie d’Art, 9 place Ziem, Beaune, Bourgogne, France
Diplomé d’Etudes Supérieures de l’Ecole du Louvre
Quelques œuvres de JEAN-NO dans les collections publiques (pièces monumentales) :
NILVANGE : « Les hommes de fer »
TOMBLAINE : « La girafe »
VERDUN : « Mémoire Vive » (mémorial 14-18)
VILLERS-LES-NANCY : « Grand Guerrier Masaï »
BLENOD-LES-TOUL : « Mémorial de la centrale EDF »
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