De l’abstraction lyrique à la figuration narrative : la peinture française des années 1950 à 1970
- Cedric Le Borgne

- 9 nov. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 jours
À partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la liberté retrouvée devient un terrain fertile pour la création artistique. L’abstraction et le surréalisme peinent d’abord à trouver leur place, mais les années 1950 en France s’imposent rapidement comme la décennie de l’abstraction lyrique, incarnée par des figures majeures telles que Hans Hartung, Pierre Soulages et Georges Mathieu. Leurs toiles, traversées par la gestuelle

et l’intensité, inventent un langage pictural nouveau, libéré de la figuration et centré sur l’émotion pure. Dès la fin de la seconde guerre mondiale, la liberté retrouvée est devenue un terreau fertile pour la création artistique. Alors que l’abstraction et le surréalisme avaient du mal à trouver une place, les années 1950 vont devenir la décennie de l’abstraction lyrique (Hartung, Soulage, Mathieu).

Dans le contexte de la guerre froide cette liberté formelle s’opposait au réalisme figuratif prôné par le bloc communiste, comme auparavant par les régimes fascistes. Ce mouvement de peinture va s’étendre bien au-delà de ces années mais sera contesté à partir des années 1960 par le nouveau réalisme. Celui-ci s’oppose à la peinture abstraite en tant qu’art bourgeois et fait l’apologie d’un art plus proche des classes prolétaires en préconisant l’utilisation de matières « vulgaires » et en rejetant les techniques classiques de la peinture et de la sculpture (par exemples les accumulations d’Arman ou les compressions de César illustrent cette rupture radicale.).

Les années 1970 marquent ensuite un retour à la figuration, avec la volonté de redonner à l’image une fonction critique et politique. Les artistes de la figuration narrative puisent dans le quotidien, les luttes sociales et les contestations politiques. Des créateurs comme Peter Klasen ou Gérard Fromanger considèrent que le potentiel subversif de leurs œuvres réside moins dans la représentation explicite que dans leur dimension esthétique, ouvrant la voie à une approche plus graphique et percutante.
Ainsi, entre abstraction lyrique, Nouveau Réalisme et figuration narrative, la peinture française des années 1950 à 1970 révèle un foisonnement de styles et de positions, une dynamique où liberté, critique et réinvention se croisent pour écrire une page essentielle de l’histoire de l’art contemporain.










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